Publié le 03 octobre 2025

5 idées reçues sur la voiture électrique

Vous avez certainement déjà lu ou entendu des affirmations sur la voiture électrique. Nous vous proposons d’y voir plus clair et de démêler le vrai du faux.

Manuel Bouquet / Terra

Temps de lecture : 6 minutes

1. « Une voiture électrique pollue davantage que son équivalent thermique. »

Faux vis-à-vis des émissions de gaz à effet de serre

Une voiture 100 % électrique émet 2 à 6 fois moins de gaz à effet de serre qu’un véhicule thermique sur l’ensemble de son cycle de vie, de la production jusqu’à son recyclage. En France, ce ratio est en moyenne 5, grâce à une production d’électricité décarbonée à 95 %. Contrairement aux voitures thermiques, la voiture 100 % électrique n’émet pas non plus de polluants atmosphériques (particules fines, dioxyde d’azote, etc.) à l’échappement.

Les avantages environnementaux des voitures électriques continuent de s’améliorer grâce à une plus grande décarbonation de la production d’électricité, à la baisse de l’utilisation de certaines matières critiques dans leur composition et à une augmentation des taux de recyclage et d’usage des batteries en seconde vie, qui sont déjà bons. Aujourd’hui, 80% des composants des batteries au lithium sont déjà recyclables.

En France, l’application d’un score environnemental pour bénéficier des aides à l’acquisition de voitures électriques, telles que le Coup de pouce « Véhicules Particuliers Électriques » ou le leasing social, encourage également les constructeurs à développer des modèles plus vertueux, contribuant à réduire encore davantage l’empreinte carbone du parc automobile.

Faux vis-à-vis de la pollution de l’air

Les voitures électriques n’émettent aucun polluant à l’échappement (NOₓ, particules fines), contrairement aux véhicules thermiques. La pollution atmosphérique ambiante est responsable de 40 000 décès prématurés chaque année en France, selon Santé publique France. Elle est responsable d’un grand nombre de maladies chroniques, dont l’asthme, certaines maladies cardiovasculaires, le diabète et les troubles dépressifs.  

Le remplacement progressif des voitures thermiques par des électriques contribue donc à un air plus sain, notamment en ville.

Les émissions de particules liées à l’usure, notamment des freins ou des pneus, sont aussi réduites. Au total sur les émissions hors échappement, elles génèrent 38 % de particules en moins que les véhicules thermiques, grâce notamment au freinage régénératif. Ce système, qui récupère l’énergie cinétique du véhicule lors du freinage pour recharger la batterie et réduit ainsi l’utilisation des freins mécaniques traditionnels, permet aux véhicules électriques d’émettre jusqu’à 83 % de particules de frein en moins.

2. « La voiture électrique, c’est plus cher à l’achat et réservée aux plus hauts revenus. »

De moins en moins vrai grâce aux aides mises en place par l’État et à la mise sur le marché de véhicules électriques de plus en plus accessibles

Les véhicules électriques restent généralement plus chers à l’achat que leurs équivalents thermiques. L’électrique devient toutefois de plus en plus accessible, notamment pour les ménages modestes, grâce aux aides de l’État – telles que le Coup de pouce « Véhicules Particuliers Électriques » ou le leasing social – et à la baisse des prix des véhicules. 

Ainsi, en 2024, environ 40 % des acquisitions de véhicules électriques soutenues par l’État ont bénéficié à la moitié la plus modeste des Français. Cette proportion est largement supérieure à celle constatée pour les acquisitions de voitures neuves thermiques, alors que les ménages des déciles 1 à 5 de revenus représentaient environ un quart de ce marché en 2022.

Surtout, les voitures électriques sont très souvent plus économiques à l’usage. 

La recharge à domicile est moins chère que le carburant : un conducteur se rechargeant à domicile et parcourant 12 000 kilomètres annuels peut ainsi économiser 1 000 € par an en passant à l’électrique. L’entretien est réduit, sans besoin de vidange et avec moins de pièces d’usure par exemple. Les voitures électriques bénéficient également d’une fiscalité avantageuse pour les particuliers, comme pour les entreprises (exonération de malus CO2, règles favorables sur les avantages en nature, etc.). 

Résultat : le coût total d’usage d’une voiture électrique , c’est-à-dire l’ensemble des dépenses liées à un véhicule sur toute sa durée de possession (comprenant l’acquisition, l’énergie, entretien, l’assurance, la fiscalité, etc.), est inférieur à celui d’un véhicule thermique, dans la majorité des cas d’usage. Pour un conducteur moyen en septembre 2025, le coût d’usage d’une citadine électrique en France peut ainsi être plus de 10 %  inférieur à leurs équivalents thermiques  , selon le modèle.

3. « On ne peut pas faire de long trajet avec un véhicule électrique. »

Faux

De nombreux modèles récents offrent plus de 400 kilomètres, voire 600 kilomètres d’autonomie et la gamme de modèles disponible ne cesse de se diversifier. Grâce à l’action du Gouvernement, l’ensemble des aires de service d’autoroute est équipé en points de charge à haute puissance, permettant sans difficulté la réalisation de longs trajets. 

Avec plus de 177 000 points de recharge ouverts au public en France au 1er septembre 2025, partir en vacances ou faire un long trajet professionnel en voiture électrique n’a jamais été aussi simple. Les bornes à haute vitesse de recharge utilisées en itinérance permettent en effet de faire une recharge jusqu'à 80 % en moins de 30 min.

Il est à noter qu’en raison des caractéristiques technologiques des batteries actuelles, la vitesse de recharge ralentit au-delà de ce seuil de 80%. Il est donc déconseillé de recharger au-delà en itinérance afin d’optimiser le temps de pause.

4. « Il est possible d’installer des bornes de recharge chez soi   »

Vrai

La recharge à domicile est économique : environ 3 € pour 100 km. Elle peut se faire via une simple prise domestique. Il est aussi possible de bénéficier d’un crédit d’impôt de 500 € pour l’installation d’une borne pilotable, c’est-à-dire capable de moduler sa puissance en temps réel selon la demande du réseau électrique pour éviter les surcharges et optimiser la consommation. 

En immeuble, plusieurs solutions techniques existent et peuvent être mise en œuvre sur décision du syndicat des copropriétaires ou du bailleur. Le Gouvernement mobilise en ce sens les bailleurs sociaux et les collectivités pour équiper les parkings collectifs. 

En l’absence d’une place de stationnement privative, il est également possible de se recharger sur les plus de 177 000 points de recharge ouverts au public partout en France, permettant aux utilisateurs de recharger leur véhicule à proximité de leur domicile ou sur le lieu de travail. Celles-ci peuvent se situer en voirie, dans les parkings, les zones commerciales ou encore sur le réseau routier national.

5. « Une voiture électrique a une durée de vie moins longue qu’une voiture thermique »

Faux

Les moteurs électriques sont robustes. Quant à la batterie, sa durée de vie se mesure non en kilomètres mais en cycles de charge-décharge. Une batterie lithium-ion, technologie aujourd’hui dominante, supporte en moyenne 1 000 à 1 500 cycles de recharge. Pour un usage moyen de 15 000 km par an, celui d’un ménage français se situant plutôt autour de 12 000 km, la durée de vie théorique d’une batterie est de 15 à 20 ans, équivalente voire supérieure à celle d’un véhicule thermique. Par ailleurs, une grande majorité de constructeurs garantissent leurs batteries jusqu’à 7 ans.

Les sources de cet article sont disponibles dans le document complet ci-dessous.