Le Mardi 18 septembre 2018
Les faits marquants des 70 ans d'histoire de l'Aviation civile et de la DGAC
La France, l’un des berceaux de l’aviation, est aujourd’hui le deuxième pays aéronautique au monde.
Avec la DGAC, elle dispose d’une grande administration dédiée à toutes les composantes de l’aviation civile dont la voix est écoutée dans les instances internationales et européennes.
Cette légitimité s’appuie sur un secteur aérien français qui compte beaucoup de leaders mondiaux dans l’industrie, le transport aérien, la formation, avec l’Ecole nationale de l’aviation civile, ainsi que sur un maillage aéroportuaire unique en Europe et une importante population de pilotes privés regroupés au sein de 3 480 aéroclubs.
Ce secteur essentiel à l’économie nationale contribue fortement à l’attractivité économique et touristique de la France et à ses créations d’emplois.
Depuis 70 ans, les personnels de l’aviation civile et leurs savoir-faire ont contribué à bâtir une DGAC qui a accompagné les grandes mutations du secteur aérien français. La somme de leurs expériences et expertises accumulées sur cette période nous permet d’affronter, avec sérénité, les défis actuels et futurs de la construction du ciel unique européen, la transition énergétique, la sécurité et la sûreté aériennes, dans un contexte de croissance du trafic, et de promouvoir un développement durable du transport aérien français dont nous devons défendre les positions dans un monde globalisé.
Patrick Gandil,
Directeur général de l'Aviation civile.
Aux débuts de l’aviation civile
Entretien avec Joël Vergne, ex-chef de la mission mémoire de l’Aviation civile
1945-2015 : 70 ans d’Aviation civile
De la reconstruction au sortir de la guerre à la montée en puissance de l’Europe et du Ciel unique, les soixante-dix dernières années ont vu l’entrée de l’aviation civile dans une modernité marquée par la mondialisation et la nécessité d’harmoniser toujours plus les règles du transport aérien.
Avec la fin de la Seconde Guerre mondiale s’achève le premier chapitre de l’histoire de l’aviation civile. L’ère des pionniers et des aventuriers de l’aéropostale qui volent à vue et sous la menace permanente d’une panne moteur laisse place à l’aviation moderne. Un monde nouveau qui exige de nouvelles règles.
Tandis que la Convention de Chicago de 1944 jette les premières bases d’un ordre aéronautique mondial, l’aviation civile française s’émancipe pour la première fois, en 1945, de la tutelle de l’administration militaire et est regroupée au sein d’un Secrétariat général à l’Aviation civile et commerciale. Les Trente Glorieuses commencent. Elles seront marquées par l’explosion du trafic aérien et l’essor d’une industrie aéronautique qui vont nécessiter l’établissement d’une autorité nationale capable de développer des compétences en matière de certification des aéronefs, d’opérations aériennes ou encore de formation des pilotes. Les avions sont beaucoup plus nombreux, plus performants et d’une capacité de plus en plus importante, notamment avec l’arrivée des jets, et il faut s’assurer de la fiabilité des appareils et des systèmes.
Le ciel va également s’ouvrir à la concurrence et voir la fin des monopoles nationaux. Les Etats-Unis ont ouvert la porte à la libéralisation du transport aérien en 1978, l’Europe le fera dix ans plus tard. Une Europe qui investit désormais des domaines de plus en plus larges, avec le lancement du Ciel unique en 1999 et la création d’une Agence européenne de la sécurité aérienne en 2003. « L’aviation a toujours évolué dans un cadre international, via des relations bilatérales, et les Etats européens s’étaient déjà associés dans des constructions conjointes. Mais, progressivement, nous sommes allés au-delà de ces relations bilatérales en donnant une souveraineté à l’Union européenne dans toutes ces matières », souligne Paul Schwach, directeur du transport aérien.
Se réorganiser pour s’adapter aux mutations du transport aérien
L’administration de l’aviation civile va s’adapter à ces grandes évolutions qui ont profondément marqué le transport aérien depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. L’année 1976 voit la création de la DGAC et quelques années plus tard celle-ci obtient une autonomie financière en se voyant dotée d’un budget annexe. L’explosion du trafic ne permet plus au contrôle aérien « de satisfaire ses besoins considérables en hommes et en équipements dans le cadre des rigidités budgétaires de l’Etat », explique alors le premier directeur de la DGAC, Claude Abraham.
En 2005, une réorganisation importante de la DGAC est entreprise afin de bien distinguer l’opérateur de services de navigation aérienne de l’autorité de surveillance, et se conformer ainsi aux nouveaux règlements européens pris dans le cadre du Ciel Unique. Le lancement deux ans plus tard du Grenelle de l’Environnement et la mise en place d’un grand ministère de l’Écologie, de l’Energie, du Développement durable et de l’Aménagement du Territoire amènent de nouveaux changement dans l’organisation de la DGAC.
Les questions environnementales sont désormais au centre des préoccupations de l’aviation civile, comme l’illustre la création d’une sous-direction du développement durable regroupant les attributions détenues jusque-là par la DAST (Direction des affaires stratégiques et techniques) et la DCS (Direction du contrôle de la sécurité). Réduction des émissions gazeuses et des nuisances sonores, mesures de protection des riverains, initiative européenne pour intégrer l’aviation dans le système européen d’échanges de quotas d’émissions de CO2… Il s’agit de favoriser un développement durable du transport aérien. Un développement qui doit également faire face aux conséquences de la mondialisation et d’une concurrence accrue.
La libéralisation toujours plus grande du ciel pose en effet la question des distorsions de concurrence et de la nécessité d’instaurer une harmonisation des règles sociales et fiscales. « Aujourd’hui, l’Europe discute avec d’autres régions du monde pour développer la libéralisation du transport aérien. Cela peut se faire à la condition que l’on instaure des règles un peu unifiées, non seulement dans les domaines de la sécurité, de la sûreté et de l’environnement, mais aussi en matière d’aides d’Etat. On ne peut pas mettre ensemble des poids lourds et des poids légers », prévient Paul Schwach. L’aviation civile de demain passe aussi par la mise en place de ces nouvelles règles du jeu…
La Naissance d’une administration
La reconstruction des infrastructures du transport aérien
Au commencement de la sécurité aérienne
L’organisation de la gestion du trafic aérien
La formation des personnels du transport aérien
La concurrence transforme le ciel européen
Le transport aérien à l’heure européenne
Navigation aérienne et développements industriels : vers toujours plus de sécurité
Le transport aérien : de la démocratisation à la mondialisation
Le transport aérien face au défi de la sûreté
Vers une reconnaissance mondiale du droit des passagers
Vers un développement durable du transport aérien
Aviation civile Magazine numéro spécial 70 ans de la DGAC
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Aviation civile Magazine : n°372 (mars 2015)
(PDF - 7.71 Mo)
Aviation Civile Magazine numéro spécial sur les 70 ans de la DGAC