Intervention d’Elisabeth Borne - Remise du rapport sur l’état de l’environnement Paris – 24 octobre 2019

Le Jeudi 24 octobre 2019

Intervention d’Elisabeth Borne,
Ministre de la Transition écologique et solidaire

« Remise du rapport sur l’état de l’environnement »

Paris – 24 octobre 2019

Seul le prononcé fait foi

Mesdames et messieurs,
Bonjour à toutes et à tous,
***

Il y a 25 ans, en signant la convention d’Aarhus, la France prenait un engagement pour l’information sur l’environnement : la rendre disponible, accessible et compréhensible pour le plus grand nombre.
Avec cette septième édition du Rapport sur l’environnement et la plateforme web qui l’accompagne : on peut dire que l’engagement est tenu.
Mais, on pourrait penser qu’aujourd’hui, entre les innombrables sources d’information – plus ou moins crédibles – un rapport de plus serait anodin.
Je crois au contraire que ce travail est fondamental.

 

1.    Car nous vivons justement une époque où l’information peut souffrir de sa surabondance.

Sans même parler des fameuses « fake news », il ne se passe pas une journée sans que des faits ne viennent nous alerter :
-    Il y a bien sûr les rapports du GIEC ou ceux de l’IPBES.
-    Mais aussi les nombreuses études d’organismes moins connus.
-    Ou encore les constats dressés par les ONG et par la presse.
-    Sans parler des témoignages de nos concitoyens dans la rue ou sur les réseaux sociaux.

Et il est parfois difficile de distinguer le vrai du faux. Cette abondance peut même parfois alimenter des controverses ; tirées des contradictions réelles ou apparentes entre les sources.

Nous avons besoin de la science. Nous avons besoin de données objectives, indiscutables. C’est un prérequis pour un vrai débat public. C’est un prérequis pour la mise en œuvre des transformations à tous les niveaux.
C’est bien tout l’esprit des éditions successives des rapports sur l’environnement. De fournir à tous l’information. Et une information de référence  qui cite ses sources. Concrètement, cela veut dire :
- La rendre lisible alors qu’elle est souvent complexe.
- Rendre visibles des sujets moins connus.
- Fournir des clés de lecture pour l’expliciter.

2.    Et nous en avons besoin pour éclairer les décisions. A tous les niveaux.

Réussir la transition écologique, c’est l’affaire de tous.

De l’Etat bien sûr.

Les constats de ce rapport doivent servir d’aiguillon pour l’action du gouvernement.
Le rapport montre par exemple que qualité de l’air extérieure s’améliore, mais qu’il reste 12 agglomérations qui dépassaient les seuils en 2017 [contre 24 en 2000]. C’est pourquoi la loi d’orientation des mobilités prévoit la mise en place de zones à faible émissions (ZFE), dans toutes les villes où la pollution de l’air excède les normes européennes.

Autre exemple : si la qualité des eaux des rivières amorce une amélioration, ce n’est pas le cas pour la qualité des eaux souterraines. C’est pourquoi les assises de l’eau ont acté, en juillet dernier, des mesures fortes pour mieux protéger les captages d’eau potable des pollutions aux nitrates et aux pesticides : droit de préemption des collectivités territoriales sur les zones de captage d’eau potable, protection de 1000 captages prioritaires, avec la possibilité de rémunérer les agriculteurs qui s’engagent pour protéger la ressource en eau.
Mais réussir la transition écologique, c’est aussi l’affaire des collectivités locales, des entreprises, des ONG, et bien sûr des citoyens.

Agir avec toute la société, c’est d’abord et avant tout mettre les informations sur la table. Toutes les informations : des données claires, crédibles et transparentes. Et les rendre accessibles autrement que cachées dans une note de bas de page ou dans une annexe.
Car il n’y a pas d’un côté les experts et de l’autre les citoyens. Et c’est ainsi que nous pouvons avoir une mobilisation informée.

3.    Cette mobilisation informée, je suis convaincue que nous en avons plus que jamais besoin.

La prise de conscience de l’urgence écologique s’amplifie jour après jour dans la société.
Nous avons besoin de la nourrir de données objectives pour éclairer chacun sur la vérité des faits et guider notre action collective.
C’est par exemple tout l’état d’esprit de la convention citoyenne sur le climat qui va reprendre ses travaux demain.
Développer de nouvelles formes de participations démocratiques en fournissant aux citoyens toute l’information dont ils ont besoin pour prendre des décisions éclairées.

4.    Et je crois que cette 7eme édition du Rapport sur l’état de l’environnement va pleinement dans ce sens.

Les « focus thématiques » permettent d’aborder des points précis, qui intéressent nos concitoyens avec la transversalité nécessaire, comme le lien environnement santé.
L’introduction d’une grille de lecture inédite par les « limites planétaires » me semble également essentielle.
Connaître l’impact de la France vis-à-vis de ces différentes limites, son empreinte :  c’est indispensable pour conduire la transition écologique.
Et je vois que nos concitoyens y sont de plus en plus sensibles. Car cette conscience de la finitude des ressources, des seuils à ne pas dépasser : elle questionne notre responsabilité collective.

5.    Mais le contenu seul ne suffit pas. A l’ère de l’immédiateté de l’information, il est important que ces données ne soient pas diffusées uniquement une fois tous les 4 ans.
                       
Et c’est bien le projet de cette 7ème édition qui lance en même temps un site dédié.
Dédié… et actualisé, en continu, avec les dernières données. Disons-le : c’est une petite révolution dans ce ministère.
Ce site, ce sont des « portes ouvertes », chaque jour, à tous, pour s’emparer des données. Et avec elles des sujets. Pour trouver l’information la plus fraîche, sans devoir cliquer mille fois ni compiler 50 rapports.
Et je souhaite que cette plateforme web puisse devenir pour vous un réflexe, lorsque vous aurez besoin d’une information objective sur l’état de notre environnement.
Un lien de confiance, direct, entre mon ministère et vous, les usagers de la donnée. Entre nos politiques publiques et nos concitoyens.

 

Mesdames et messieurs, ce travail remarquable : il est le vôtre.
Il est le fruit d’enquêtes, de collectes, de traitements, de valorisation des données.
Il est le fruit du travail de centaines de personne, au sein de mon ministère et des établissements publics. Mais aussi dans le monde associatif et professionnel, ou encore dans les collectivités locales.
C’est, enfin, la synthétisation par le service des donnés et des études statistiques.
Cette édition 2019 du rapport sur l’état de l’environnement s’inscrit dans la lignée de la promesse des éditions précédentes de transparence  et d’accès aux données.
Et il va plus loin, en en faisant un lien de tous les jours.
Pour tous les jours avancer dans la transition.
Je vous remercie.

 

Seul le prononcé fait foi

Contact presse : 01 40 81 78 31

 

 

 

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