L'écologie industrielle et territoriale

Le Jeudi 7 février 2019

L’écologie industrielle et territoriale (EIT) est un levier pour mobiliser les acteurs de terrain en faveur de la transition écologique. Elle se concrétise par la mise en commun volontaire de ressources par des acteurs économiques d’un territoire, en vue de les économiser ou d’en améliorer la productivité : partage d’infrastructures, d’équipements, de services, de matières… En proposant des solutions territoriales, coopératives et innovantes de gestion des ressources, l’écologie industrielle et territoriale transforme les systèmes de production et de consommation en favorisant les fonctionnements en quasi-boucle fermée. Elle s’inscrit dans la démarche « réduire, réutiliser et recycler » de l’économie circulaire.

Qu’est-ce que l'écologie industrielle et territoriale ?

La loi du 17 août 2015 relative à la transition énergétique pour la croissance verte définit l’écologie industrielle et territoriale comme [consistant] « sur la base d’une quantification des flux de ressources, et notamment des matières, de l’énergie et de l’eau, à optimiser les flux de ces ressources utilisées et produites à l’échelle d’un territoire pertinent, dans le cadre d’actions de coopération, de mutualisation et de substitution de ces flux de ressources, limitant ainsi les impacts environnementaux et améliorant la compétitivité économique et l’attractivité des territoires ».

Issue de deux champs scientifiques, l’écologie industrielle et l’écologie territoriale, l’écologie industrielle et territoriale est la traduction opérationnelle de ces deux approches théoriques, à l’échelle territoriale. Elle est la mise en commun volontaire de ressources par des acteurs économiques d’un territoire, en vue de les économiser ou d’en améliorer la productivité.

Ecosystème productif, l’écologie industrielle et territoriale est l’une des composantes territorialisées de l’économie circulaire. Elle recourt à la composante réduire, réutiliser et recycler de l'économie circulaire et peut aller également vers des démarches d’éco-conception, d’économie de la fonctionnalité ou de développement volontaire de filières locales.

L’écologie industrielle et territoriale peut se décliner selon deux modalités :

  • Des synergies de substitution qui portent sur la valorisation et l’échange de matière et d’énergie entre entités.
  • Des synergies de mutualisation qui reposent sur des approvisionnements communs, des services communs et des partages d’équipements ou de ressources.

En proposant des solutions territoriales, coopératives et innovantes de gestion des ressources, elle transforme les systèmes de production et de consommation en favorisant les fonctionnements en quasi-boucle fermée.

Elle s’adresse ainsi tant aux acteurs publics en charge du développement territorial, qu’aux entreprises en recherche de performance économique, sociale et environnementale, et à l’ensemble de la société civile qui doit réinterroger ses besoins et ses modes de production et de consommation..

Elle permet de donner une dimension concrète à une démarche de responsabilité sociétale puisqu’elle intègre dans un projet local les problématiques environnementales, sociétales et sociales.

L’écologie industrielle et territoriale est un axe de la feuille de route pour l’économie circulaire dont un des objectifs est de renforcer les synergies entre entreprises. Parmi les mesures énoncées figure notamment l’ouverture d’une base de données nationale et partagée pour fournir aux entreprises des informations sur les synergies possibles.

Des initiatives structurantes pour l’écologie industrielle et territoriale

Le programme national de synergies inter-entreprises

Soutenue par le ministère, cette expérimentation a été menée dans quatre régions pilotes. Basé sur la méthode anglaise National Industrial Symbiosis Programme, le programme national de synergies inter-entreprises a pour objectif de créer un réseau d’entreprises multi-sectoriel afin de multiplier les opportunités de synergies. Il permet, autour d’ateliers, de mettre en correspondance les ressources matérielles ou immatérielles disponibles des uns avec les besoins des autres. Les synergies identifiées sont ensuite approfondies à l’aide d’un outil de gestion des ressources, des flux et des projets. Les entreprises sont accompagnées dans la mise en œuvre de leurs synergies et un reporting est réalisé par l’animateur local du programme.

Le référentiel d’évaluation des performances des démarches d’écologie industrielle et territoriale

Lancé avec le soutien du ministère, le référentiel d’évaluation des performances des démarches d’écologie industrielle et territoriale a pour objectif de proposer aux acteurs du terrain un outil d’auto-évaluation des démarches d’écologie industrielle et territoriale dans une logique d’amélioration continue et de donner aux financeurs des éléments d’informations sur l’état d’avancement du projet.

Le réseau national des acteurs de l'écologie industrielle et territoriale

 

Lancé par le ministère avec l’Ademe, le réseau national des acteurs de l'écologie industrielle et territoriale a pour objectifs :

  • De rassembler la communauté et de favoriser le partage entre l’ensemble des acteurs.
  • D’émettre des propositions pour déployer l’écologie industrielle et territoriale.
  • D’évaluer annuellement son niveau de maturité en France.

 

Si vous souhaitez rejoindre le réseau national des acteurs de l'écologie industrielle et territoriale, cous pouvez contacter Cyrielle Borde : cyrielle.borde [a ] ademe.fr

Les guides méthodologiques

Le ministère a publié deux guides méthodologiques pour accompagner les acteurs de terrain dans la mise en oeuvre de projets d’écologie industrielle et territoriale.

Écologie industrielle et territoriale : le guide pour agir dans les territoires. Ce guide contient des argumentaires, à destination des collectivités locales et des entreprises, sur les intérêts de l’écologie industrielle et territoriale. Il présente un ensemble d’axes de travail pour déployer cette démarche ainsi des recommandations pour l’articuler avec les projets territoriaux de développement durable. Il propose un panorama sous forme cartographique de retours d’expériences et une dizaine de fiches détaillées sur des initiatives françaises. Le dernier chapitre contient un ensemble de ressources dédiées à l’écologie industrielle et territoriale (outils, sites internet et bibliographie).

Comptabilité des flux de matières dans les régions et les départements : le guide méthodologique. Ce guide, en s’appuyant sur l’initiative de la région Bourgogne, propose une déclinaison territoriale de la méthodologie d’Eurostat pour construire une comptabilité de flux de matières à un échelon infranational, des clés pour analyser les résultats de cette construction tout en reconnaissant les limites de cet exercice et donnant des pistes pour les dépasser.

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